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Carburer au maïs

L'intérêt croissant des gouvernements pour les gaz à effet de serre et les carburants de remplacement (non fossiles) fait couler beaucoup d'encre. De nombreux gouvernements - y compris celui de l'Ontario - rendent exécutoire l'usage d'éthanol comme additif à l'essence. L'éthanol est fabriqué à partir de maïs, de sucre et de blé - trois produits de base non industriels qui composent les « denrées ».

L'éthanol, aussi connu sous le nom d'alcool éthylique ou d'alcool de grain, est actuellement le carburant de remplacement de choix. Un article paru le 10 janvier 2007 dans le Wall Street Journal sous le titre « Ethanol Bandwagon Picks Up Speed » (« Le mouvement d'enthousiasme pour l'éthanol s'accélère ») fait état que le gouverneur Schwarzenegger a exigé la rédaction de règlements qui limiteront l'usage des carburants fossiles d'ici 2008 - et qui confieront ensuite aux marchés le soin de choisir la manière dont ils s'y conformeront; l'éthanol est un leader dans cette course. Le même jour, 37 gouverneurs américains ont proposé des incitatifs fiscaux favorisant l'usage d'éthanol, environ deux ans après la proposition de 2005 approuvée par le Président Bush.

Les chiffres sont renversants. La proposition initiale visait à remplacer une partie du carburant automobile par 7,5 milliards de gallons d'éthanol d'ici 2012; la nouvelle proposition rapproche l'échéance à 2010 et augmente la cible à 12 milliards de gallons, puis à 15 milliards de gallons d'ici 2015, et enfin à 37 milliards de gallons d'ici 2025. En 2025, environ 25 % de la consommation d'essence aura été remplacée par l'éthanol aux États-Unis.

Comme les usines ou les procédés de conversion peuvent produire environ 2,8 gallons d'éthanol par boisseau de maïs (le taux ayant graduellement augmenté au cours des 10 dernières années), cette initiative exigerait 13,2 milliards de boisseaux de maïs. De 1930 à 2003, la productivité par acre de maïs est passée de 20,5 boisseaux à 151,2 boisseaux, et on prévoit qu'elle continuera d'augmenter d'environ 1,5 boisseau l'acre chaque année. D'ici 2025, cela représente entre 184,2 et 223,9 boisseaux par acre - soit de 59,0 à 71,7 millions d'acres. Nous prendrons le point médian, c.-à-d. 65,4 millions d'acres.

Environ 16 % (un sixième) des terres arables américaines serait consacré à la production de carburant plutôt que d'aliments.

Quelles sont les conséquences?

Réduction des terres agricoles disponibles pour les autres cultures

En 2006, on a estimé que les agriculteurs américains avaient produit 11,11 milliards de boisseaux de maïs, une hausse d'environ 3 % par année depuis 2000. Cela signifie qu'il faut consacrer une plus grande proportion des terres agricoles à la production de maïs. En effet, le Crédit Suisse prévoit que la superficie destinée à la production de maïs aux États-Unis (pour la consommation humaine, l'alimentation animale et la production d'éthanol) passera de 78,6 millions d'acres en 2006 à entre 83 et 85 millions d'acres en 2007. En 2006, quelque 20 % de la récolte de maïs était destiné à la production d'éthanol; on prévoit que ce taux passera à 30 % cette année et à 38 % en 2008. Cet intérêt accru a pour effet de privilégier le maïs au détriment du soya et du coton, qui ont inscrit des baisses.

Hausse du coût des aliments pour le bétail

En plus de fabriquer de l'éthanol, les usines d'éthanol produisent une substance appelée drêche de distillerie, coproduit utilisé comme aliment pour le bétail. Un boisseau de maïs est converti en 2,8 gallons d'éthanol et 17,8 livres de drêche. Cette dernière est simplement ajoutée aux épis de maïs broyés qui entrent dans l'alimentation animale. Par contre, le soya sert également d'aliment pour le bétail et une baisse de production (liée à la réduction de la superficie de culture) pourrait entraîner une réduction des aliments destinés au bétail. La drêche n'étant qu'un coproduit de la production d'éthanol, on produirait plus d'aliments pour le bétail à partir d'un procédé de conversion pure. Cela signifie qu'on produit moins d'aliments pour le bétail par acre de terre arable. L'utilisation du maïs à d'autres fins a déjà fait grimper son prix et cette augmentation se traduit par une hausse du prix des aliments pour le bétail. Ajoutons à cela une diminution des terres arables disponibles pour la culture d'autres produits d'alimentation animale (soya) et l'impact général sur le prix des aliments pour le bétail sera élevé.

Hausse des prix du boeuf

Une hausse du prix des aliments pour le bétail signifie une baisse de la production de boeuf puisque les producteurs mettent rapidement le bétail sur le marché (afin de limite leur facture alimentaire). Le rapport mensuel du ministère américain de l'agriculture sur le bétail mis au pâturage a révélé que les plus grands parcs d'engraissement des États-Unis avaient inscrit une baisse de 7,6 % du bétail placé dans leurs parcs en novembre 2006 par rapport à l'année précédente. De plus, les animaux étaient plus légers. Par conséquent, la production générale de boeuf a diminué et les prix ont augmenté. On constate les mêmes tendances dans les industries du porc et de la volaille. Et comme les producteurs d'éthanol peuvent compter sur des prix énergétiques élevés, des allégements fiscaux et des subventions pour faire des surenchères, les producteurs de bétail ont peu de recours autre que celui d'intensifier leurs activités de lobbying.

Conclusion

Le maïs joue un rôle important dans le secteur énergétique du 21e siècle, mais la demande croissante pour produire de l'éthanol a un effet domino sur le prix des autres denrées (notamment le bétail, le soya et le coton). Compte tenu de ces nouvelles tendances, comment les investisseurs peuvent-ils bénéficier de la situation? En investissant dans le maïs puisque le gouvernement américain appuie la production d'éthanol et que le maïs est la ressource nationale qui lui permettra d'atteindre ses objectifs. En investissant dans le soya, le coton et d'autres cultures qui seront vraisemblablement supplantées par le maïs car la baisse de l'offre devrait faire grimper leurs prix. En investissant dans le bétail et le porc puisque ces produits en déclin pourraient devoir composer avec des produits d'alimentation animale plus rares et plus coûteux, ce qui donnera lieu à une baisse de production et à une hausse des prix.

Les Billets Déjeuner ARGENT+ de ONE Financial procurent une exposition aux denrées (produits de base non industriels) qui incluent le bétail, le maïs, le soya, le coton et d'autres produits. Ils offrent de plus la protection à 100 % du capital et ont l'avantage de produire un revenu trimestriel variable efficace sur le plan fiscal.

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